Voici une antenne pour 160m, faite maison. L'idée de sa configuration inusitée provient d'un incident survenu il y a quelques années.
Je vous relate l'incident plus loin. Mais, d'abord, mon antenne faite maison pour 160 mètres.
Une antenne pour le 160m, de type dipôle, nécessite le double d'espace requis par un dipôle sur le 80m, soit 260 pieds (79,25m), en ligne droite. Je n'ai pas un tel espace !
Les résultats concluants que j'avais obtenus avec mon antenne pour le 80m - avec "une patte au sol" - m'ont guidé vers une solution possible pour une antenne pour 160m.
J'ai décidé d'essayer de concevoir une configuration d'antenne filaire qui pourrait s'insérer dans l'espace limité dont je dispose... moyennant quelques "contorsions" - tant au niveau des pratiques reçues, qu'au niveau physique.
Après de multiples tentatives, voici la configuration que j'ai adoptée pour un dipôle "patte au sol" pour le 160m.
On obtient la dimension hors-tout "de départ" (approximative) de l'antenne pour 160m à l'aide de la formule suivante:
468 / f (MHz) = dimension en pieds
143 / f (MHz) = dimension en mètres
Mais la partie "aérienne" de l'antenne (explication plus loin) sera suspendue très près du sol - environ 26 pieds (8m) - soit à un peu moins de 0,05 longueur d'onde au-dessus du sol. C'est nettement très peu. La proximité et la nature du sol sous l’antenne auront une influence déterminante sur la dimension finale.
Pour trouver la bonne dimension (sans perdre la raison...), utilisez la technique de taillage pour "ajuster" la longueur d'un dipôle qui a déjà été décrite dans cette autre page sur notre site.
J'ai une tour métallique de 48 pieds (14,63m) érigée à 17 pieds (5,2m) de la fenêtre qui donne sur ma salle radio au sous-sol. Je peux compter également sur deux autres arbres plus loin qui peuvent servir de support.
L'antenne est alimentée par un câble coaxial RG8-X. Le point d'alimentation de l'antenne (l'apex) est à environ 45 pieds (13,7m) au-dessus du sol. Une corde d'environ 1 mètre retient l'antenne à son point d'alimentation près du sommet de la tour.
La section "aérienne" de l’antenne pour 160m part du point d’alimentation, près du sommet de la tour, et va rejoindre deux arbres qui la soutiennent à l'autre extrémité.
Vous vous souviendrez que je ne dispose pas de 130 pieds (39,6m) d'espace horizontal, en ligne droite, à partir de la tour. Alors la partie aérienne de l'antenne effectue un virage à gauche après le premier arbre qui lui sert de premier support, vers un autre arbre qui lui sert de support d'extrémité plus loin. L'angle, au virage, est supérieur à 90 degrés.
Voilà pour la partie aérienne de l'antenne pour le 160m.
L'autre moitié "inférieure" de l'antenne descend vers le sol, à partir du point d'alimentation près du sommet de la tour.
Note: si des angles, le long du parcours d'un dipôle, sont inférieurs à 90 degrés, il en résultera une superposition partielle des champs RF irradiés par l'antenne. Les champs irradiés s'annuleront - en tout ou en partie - aux superpositions, ce qui produira des "zones mortes" de RF. On a déjà assez de problèmes à régler comme ça. Alors, évitons les "zones mortes"... si possible.
Lorsque cette moitié de l'antenne atteint le sol, le fil est déployé sur le sol en s'éloignant de la tour. Essayez, autant que possible, de déployer cette section dans la direction opposée de la partie aérienne.
ATTENTION DANGER: le voltage RF le long d'un dipôle, surtout vers les extrémités, peut devenir potentiellement dangereux, tant pour les humains que pour les animaux. Prenez des dispositions pour empêcher toute possibilité de contact avec la section au sol de l'antenne.
Il est inutile d'utiliser un balun au point d'alimentation de l'antenne, car celle-ci n'est pas une antenne équilibrée comme le serait une antenne doublet installée à l'horizontale et en ligne droite. Un simple isolateur central qui permet de brancher un câble coaxial suffira.
Un "tuner" est absolument nécessaire pour ce type d'antenne. Si celui-ci éprouve de la difficulté à transformer l'impédance complexe, présente au bout du câble coaxial,
* * * * *
Donc, si vous ne possédez pas assez d'espace pour un dipôle "conventionnel", qui vous permettrait d'opérer sur la bande de 160 mètres, essayez cette antenne pour 160m. Vous m'en donnerez des nouvelles.
Voici maintenant comment l'idée d'une 160m,
nettement non conventionnelle,
a germé.
Une section de mon dipôle sur le 80m était tombée, lors d'une tempête de vent. Ladite section gisait sur le sol.
Or, je suis curieux de nature. Alors, j'ai décidé de voir comment l'antenne se comporterait avec "une patte au sol" !
J'utilise
un transformateur automatique d'impédance (tuner LDG AT-600 PRO). Bien
entendu, l'impédance présentée au tuner n'était maintenant plus la
même... loin de là.
Incidemment... si une antenne pour 160m est utilisée avec ce type de tuner automatique, l'antenne devra être ajustée pour être - ni trop longue, ni trop courte - parce que le tuner n'aura pas assez de capacitance ou d'inductance pour compenser pour les réactances inductives et capacitives trop élevées.
Mais, revenons à mon antenne 80m endommagée...
Le tuner LDG se mit à cliqueter de plus belle, en quête d'une combinaison L/C qui transformerait le taux d'ondes stationnaires (TOS) - présent au bout du câble coaxial d'alimentation de l'antenne - sous la barre des 2:1 pour satisfaire l'émetteur-récepteur.
Après quelques instants, il y parvint... mais de justesse.
Je
procédai alors à quelques essais en onde. Dès mon premier appel CQ, je
remarquai que le tuner se remettait à chercher une combinaison !
L'impédance, présentée au tuner, semblait devenir instable dès que
j'émettais plus de 10 watts.
J'en conclus que la section qui
gisait sur le sol faisait contact avec le gazon détrempé, et créait une
situation que mon tuner ne parvenait pas à gérer. Il pleuvait encore des
clous et il ventait encore beaucoup. Alors, je décidai d'attendre au
lendemain avant d'effectuer d'autres essais.
Le lendemain,
j'étendis la section affaissée de l'antenne en ligne plus ou moins
droite sur le sol. Le fil d'antenne était gainé de PVC, donc isolé, mais
son extrémité était à nu et faisait contact avec le gazon mouillé. Je
décidai d'isoler le bout du fil avec une gomme isolante (CoaxSeal™).
De retour dans ma salle radio, je procédai à une autre série d'essais.
L'impédance
de l'antenne - et le ROS - avaient changé depuis la veille, bien
entendu. Le tuner se mit à chercher une nouvelle combinaison L/C
acceptable. Cette fois, le résultat fut bien meilleur. Il arriva à
présenter un ROS de 1,6 à 1. Mais, comme la veille, le tuner se
remettait à chercher dès que j'augmentais la puissance d'émission
au-delà de 10 watts.
J'émis alors l'hypothèse que l'antenne -
maintenant déséquilibrée - devait induire un courant RF parasite sur le
blindage du câble coaxial qui l'alimentait. Je fis l'hypothèse que ce
courant RF parasite pénétrait dans la salle radio et nuisait au
fonctionnement de mon tuner.
Si c'était le cas, il me fallait absolument empêcher ce reflux RF d'atteindre mon équipement radio.
Heureusement, je possédais quelques étriers d'étranglement RF (RF chokes) en ferrite pour câble coaxial RG8-X. Un étrier s'avéra insuffisant. Alors, j'en installai trois sur le câble coaxial d'alimentation de l'antenne, à l'extérieur de la maison.
Ce fut suffisant. Le tuner ne s’affolait plus lorsque j'augmentais la puissance d'émission RF à 100 watts. Il parvint à présenter un ROS stable de 1,4 à 1 à l'émetteur (XCVR) et je pus effectuer plusieurs contacts ce soir-là sur le 80m.
Incidemment, vous pouvez également fabriquer une bobine d'étranglement RF avec du RG8-X. Voir cette page pour les détails de fabrication.
Voilà d'où m'est venue l'idée d'essayer une configuration semblable pour construire une antenne pour 160m.
Bien entendu, j'ai réinstallé mon dipôle pour le 80m à sa position originale... mais après avoir pris bonne note de ce que je venais de découvrir !
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